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En juillet 2020, la mort de Philippe Monguillot a choqué la France entière. Alors que les médias parlaient de la violence faite envers la communauté noire suite à la mort de George Foyd aux États-Unis (et l’affaire Adama Traoré en France), Philippe Monguillot a perdu la vie alors qu’il faisait son travail, celui de chauffeur de bus. Ce mari et père de famille a été frappé par un jeune homme de 22 ans (et un complice) à l’arrêt Balichon. Il sera mort cinq jours plus tard alors que sa famille avait l’espoir de le voir s’en sortir, lui qui était plongé dans un profond coma.
Mardi 1er septembre, le présumé meurtrier de Philippe, Thierry Sagardoytho sera entendu par le juge d’instruction et pourra se défendre et expliquer son acte. L’occasion pour la défense d’apporter une nouvelle version des faits qui pourrait tout changer, ou en tout cas faire évoluer le contexte derrière cet odieux crime. Ce dernier a notamment chamboulé les Français.
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Philippe aurait frappé en premier
L’avocat de Thierry Sagardoytho explique que la vérité n’est pas celle dépeinte par les médias depuis des semaines. Officiellement, il nous a été raconté que le chauffeur de bus s’est rendu à 19h07 au fond de son bus pour discuter avec quatre jeunes qui ne portaient pas le masque. L’échange verbal aurait dégénéré et Philippe aurait fini au sol, frappé par deux des jeunes présents sur place. Thierry Sagardoytho doit donc répondre de ses actes, et la défense s’appuie sur une vidéo prise au moment des faits pour expliquer que ce n’est pas son client qui a commencé à se battre.
L’avocat de la défense explique en effet que c’est le conducteur de bus qui a porté le premier coup. « C’est mon client qui a été violemment agressé en premier » dit-il. Son client aurait alors basculé en arrière suite au coup, puis aurait directement réagit (accompagné de son complice également jugé, donc) en se jetant sur Philippe. La suite, on la connait, et elle est tragique.
Bien sûr, cette nouvelle approche ne change rien quant à la fin terrible qu’a connu Philippe. Mais en terme de droit, cela peut changer quelque peu la donne concernant la condamnation de l’assassin du conducteur de bus.
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Une réaction qui reste disproportionnée
La confrontation s’est déroulée et conclue à l’extérieur du bus et l’avocat ne nie aucunement la réaction inadmissible de son client. Il explique qu’elle est évidemment disproportionnée, et que cela ne devrait pas se produire.
Sur les quatre jeunes présents, deux n’ont pas donné de coups, mais n’ont pas non plus réagit. De ce fait, ils sont également poursuivis par la justice pour non assistance à personne en danger. Ce procès ravive en tout cas un terrible souvenir pour les habitants de Bayonne, eux qui s’étaient réunis le 8 juillet dernier pour une marche blanche (ils étaient plus de 6 000) afin de rendre hommage à ce père de famille.
Une vidéo d’une grande violence
La vidéo qui a été montrée pendant le procès dure 1 minute 40. On voit Philippe tomber au sol et être roué de coups. Le travail de la défense est donc de mettre en avant sa théorie, son hypothèse, sa vérité, pour minimiser la condamnation de l’accusé. On saura dans quelques jours si l’avocat est parvenu à convaincre le juge.
L’accusé n’a en tout cas pas nié les faits, et reconnait avoir porté des coups terribles qu’il n’aurait jamais dû avoir. Il laisse malgré tout une famille endeuillée et une ville choquée par une scène de violence terrible qui marque durablement les esprits.
L’été aura en tout cas été marqué par plusieurs scènes d’une rare violence ce qui a relancé le débat autour des violences policières. Comme dit précédemment, aux USA, la mort de George Floyd a indigné la population locale (mais également internationale) et a remis sur le devant de la scène l’affaire Adama Traoré. Des débats plus larges autour du racisme ont pu se faire sur les réseaux sociaux et les politiques sont entrées en jeu pour se faire entendre.