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C’est officiel, les enfants et les adolescents vont pouvoir retourner à l’école, le temps de quelques semaines avant les vacances d’été, dès le 11 mai prochain.
S’il est évident que cette rentrée se fera de manière progressive, en fonction notamment des âges et des types de classes, de nombreuses voix s’élèvent et s’interrogent sur le bien-fondé de cette reprise, que beaucoup jugent précoce étant donné que le virus est toujours très actif dans la population. Probablement soucieux de ne pas être accusé en cas de problème, le Conseil scientifique, dans son dernier avis du 20 avril, prend ses distances avec ce choix.
Le Conseil scientifique parle d’une « décision politique »
Alors que le gouvernement est supposé consulter le Conseil scientifique avant toute décision relative au coronavirus et à la santé publique, il semblerait qu’en ce qui concerne la rentrée progressive à partir du 11 mai, Emmanuel Macron se soit passé de leur avis. En effet, dans un communiqué daté du 20 avril, l’instance estime que renvoyer les enfants à l’école à cette date est une « décision politique », ce qui sous-entend implicitement qu’elle ne partage pas du tout cette opinion. Toutefois, confrontés au choix du chef de l’État, les membres qui la composent prennent acte de cette mesure et donnent quelques conseils afin que les choses se passent pour le mieux.
« Le Conseil scientifique a pris acte de la décision politique de réouverture prudente et progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai prenant en compte les enjeux sanitaires, mais aussi sociétaux et économiques. », annonce le président du Conseil, Jean-François Delfraissy.
Un peu plus loin dans ce même avis, ce dernier exprime clairement que le Conseil scientifique était partisan d’une réouverture des établissements uniquement en septembre, à l’image de ce que vient de décider ce jour le gouvernement italien. Cependant, il reste également conscient des enjeux sociétaux derrière cette réouverture anticipée, notamment relative à la privation du numérique dont souffrent certains élèves. Malheureusement, en cas d’une deuxième vague du virus, un nouveau confinement est d’ores et déjà envisagé, ce qui rendrait toute cette rentrée absolument caduque et foncièrement inutile, surtout à quelques semaines des vacances d’été.
Les masques seraient obligatoires pour les collèges et lycées
Afin de pouvoir faire rentrer les élèves à l’école dans de bonnes conditions, le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, compte notamment sur une reprise progressive, qui ne concernera pas en même temps toutes les classes. Hélas, pour le Conseil scientifique, c’est une précaution bien insuffisante.
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En ce qui concerne ce dernier, il préconise plutôt de mettre des masques à disposition de tous les élèves de France en collèges et lycées, ainsi que du personnel travaillant dans ces établissements scolaires. Néanmoins, il considère le port du masque impossible pour les enfants en bas âge, notamment en maternelle.
- De la même manière, lors des repas et des moments où les élèves ne peuvent pas porter leurs masques, le Conseil scientifique insiste sur la notion de distanciation sociale. Ainsi, il serait nécessaire que les élèves d’une classe ne croisent pas les élèves d’une autre classe, tout comme il faut éviter absolument les rassemblements d’enfants et de parents devant les établissements. Une mesure qui serait bien difficile à mettre en œuvre, notamment au moment des repas.
Suite à cet avis communiqué par le Conseil scientifique, Jean-Michel Blanquer a confirmé sur Twitter que leur protocole servirait de base où futur déconfinement scolaire. Reste à voir dans quelle mesure l’ensemble de ces conseils peut être appliqué, surtout avec aussi peu de préparation, et alors même qu’une note de Bercy, dévoilée ce dimanche 26 avril par « Le Journal du Dimanche », certifie qu’il n’y aura pas assez de masques pour tout le monde une fois venu le 11 mai.