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Marion, une jeune femme de 25 ans, vient de vivre l’aventure la plus humiliante que peut vivre une femme dans l’espace public. Alors qu’elle voulait entrer dans un supermarché du groupe Géant Casino à Six-Fours, elle a été stoppée net par le vigile. La suite est ubuesque.
Le vigile, dont le rôle est de lutter contre les vols et les incivilités dans le magasin a apostrophé la jeune femme d’un ton sec en lui disant qu’elle ne pouvait pas entrer dans le magasin au motif qu’elle était, selon lui trop dénudée. Le crime de la jeune femme? un décolleté trop profond au goût du vigile. Stupéfaite et humiliée gratuitement devant les autres clients, la jeune femme a demandé à voir la hiérarchie du grincheux personnage. Mal lui en prit, la direction a jugé que son vigile avait raison.
Jugée à l’aune de la censure d’un vigile qui ne partageait pas ses goûts vestimentaires
La jeune femme qui était accompagnée de sa belle-mère n’était pourtant pas en maillot de bain. Elle portait une jupe et un bustier. Le bustier comportait un motif en creux entre les seins. Mais rien d’inhabituel. Les deux femmes se sont adressées à la direction. De façon tout à fait stupéfiante, la directrice a confirmé le vigile dans son refus. Elle admettra par la suite ne pas avoir voulu donner tort à son salarié face aux autres clients. Pas un instant elle n’a réfléchit à ce que pouvait ressentir une jeune femme, à laquelle un homme, sur la voie publique en France, disait qu’elle devait rentrer changer de tenue.
La police refuse sa plainte
La jeune femme s’est ensuite rendue auprès du commissariat pour déposer plainte. A sa grande stupéfaction, l’accueil de la police a été désastreux, le fonctionnaire ayant tout simplement refusé la plainte de la jeune femme, prétendant qu’il n’y avait pas d’infraction pénale. Or, la loi française interdit de discriminer une personne en fonction de son apparence et a inscrit cette discrimination dans le code pénal et plus précisément dans l’article 225-1 du code pénal. Là encore la jeune femme s’est fait discriminer.
Par contre, le policier a eu le bon sens d’appeler le magasin pour s’enquérir de la situation. C’est à ce moment là, devant l’appel des forces de l’ordre que la directrice a reconnu les faits et s’est confondue en excuses, mais le mal était fait. Sur interpellation du policier, elle a reconnu qu’elle ne voulait pas désavouer son salarié en public. L’explication est pour le moins curieuse.
Le Groupe Géant Casino présente ses excuses
La jeune femme a fait part de sa mésaventure sur les réseaux sociaux. L’histoire a été partagée et repartagée et a fini par arriver aux oreilles de la direction du groupe Géant Casino. Cette dernière a posté un message d’excuses sur Twitter et a rappelé que l’entreprise luttait contre les discriminations. Géant Casino a enfoncé le clou en indiquant que l’attitude observée était contraire aux valeurs de l’entreprise et que cela avait été rappelé fermement à la gérance du magasin concerné. Cette dernière a été priée de rappeler les valeur de Géant Casino à l’ensemble de ses collaborateurs. Par ailleurs le groupe a précisé que tous les prestataires de sécurité étaient parfaitement informés de l’interdiction de discrimination à l’entrée des magasins.
Nous lui avons demandé de faire un rappel immédiat à l’ensemble de ses collaborateurs.
Nos prestataires de gardiennage sont parfaitement informés de cette charte, à travers un cahier des charges précis et contractualisé, tout écart étant sanctionné. 3/5— Enseignes Casino (@CasinoEnseignes) August 6, 2020
Le magasin de Six-Fours propose un bon d’achat
Finalement la directrice du magasin a elle aussi été amenée à présenter ses excuses à la cliente et lui a proposé un bon d’achat. La jeune femme n’a pas accepté le bon d’achat et on peut très bien comprendre son refus. La dignité ne se compense pas avec un bon d’achat.