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Qui aurait cru que l’on pouvait faire une série mélangeant football et lutte des classes de la fin du dix-neuvième siècle ? Impossible n’est manifestement pas Julian Fellowes, qui non content d’avoir été à l’origine de l’une des plus grandes séries historiques de ces dernières années (Downton Abbey), persiste et signe dans cette fresque improbable.
Attendue au tournant depuis quelques semaines, et mise en ligne par Netflix le 20 mars dernier, la mini-série The English Game peine à s’attirer les faveurs du public.
The English Game, six épisodes aux nombreux atouts
Le postulat de départ était pourtant intéressant, puisque la série présente le football sous un angle inhabituel comparé à ce que l’on voit d’habitude. Finis les femmes de footballeurs, l’argent qui tombe à foison et les gros contrats échangés entre clubs. Dans The English Game, il est uniquement question du football comme d’un sport populaire, qui permet à la population de passer du bon temps. Porté dans les années 1870, le show nous fait découvrir comment cette pratique a uni les ouvriers aux jeunes nobles de bonnes familles, même si les tensions entre les classes ne sont pas laissées de côté pour autant. Côté immersion, le pari est également plutôt réussi, même si on n’en attendait pas moins du créateur de Downton Abbey. L’univers de la fin du XIXe siècle est plutôt fidèle à ce que l’on en connaît, tout comme les costumes qui semblent avoir fait là aussi l’objet d’un soin particulier. Malheureusement, tous ces atouts ne suffisent pas à compenser les à-côtés plus négatifs.
Des personnages qui manquent un peu de caractère
Inévitablement, les comparaisons vont bon train vis-à-vis de l’ancienne création de Fellowes, Downton Abbey, même si les deux univers sont sensiblement différents. Le problème majeur relevé par les spectateurs concerne d’ailleurs les personnages de The English Game qui, bien que sympathiques, manquent de caractère et de relief. Lorsqu’on se rappelle Lady Violet Crawley, jouée par la merveilleuse Maggie Smith, ou encore Lady Mary Crawley, interprétée par la non moins talentueuse Michelle Dockery, on sait que Julian Fellowes est capable d’écrire des personnages forts qui marquent les esprits, et notamment en ce qui concerne les femmes.
Hélas, The English Game ne fait pas preuve de la même qualité que sa grande sœur, puisque ces dernières y sont plutôt effacées, n’existant qu’à travers les hommes qui évoluent dans la série. C’est donc une vision très éloignée des femmes, décrites comme très indépendantes à la fin des années 1800…
Une saison 2 pour The English Game ?
D’après les éléments en notre possession aujourd’hui, il semble improbable que la série connaisse une saison 2. En effet, à l’instar de Unorthodox sortie il y a quelques jours sur Netflix, The English Game est une mini-série pensée uniquement en 6 épisodes. Bien sûr, face à l’immense succès de certaines, comme 13 Reasons Why en son temps, la plateforme a déjà changé d’avis, mais les critiques émises à l’encontre de The English Game laissent à penser que l’histoire de nos ouvriers footballeurs va s’arrêter à ces quelques épisodes.